Il fut un temps où l’impasse Aglaée Drouard située au coeur de Petit-Couronne près de l’église et de la Mairie faisait parler d’elle.

En 1932, une salle de réunions fut inaugurée dans cette impasse. Il s’y déroulait des cérémonies et parfois des séances de cinéma. Après la Deuxième Guerre Mondiale, l’activité devint pérenne. Le 2 mars 1946 se tint la séance inaugurale du cinéma l’Excelsior qui pendant presque 20 ans fut exploité par André Aubert.

Cet artisan bobinier-électricien,dont l’atelier se trouvait rue Aristide Briand à l’emplacement de l’actuel Jean Bart, en devint le directeur par une autorisation du Ministre de l’Information.Il signa un bail avec la Mairie au terme duquel il en assumait l’organisation, la responsabilité morale et financière et la programmation.
Des séances hebdomadaires avaient lieu le samedi et le dimanche dans une salle avec balcon contenant environ 500 places.

Jean-Claude Cargnelli occupa le poste de projectionniste. C’est un certain monsieur Lefebvre, grand-père d’Annie Duperey, qui lui apprit le métier. Jeune employé de Monsieur Aubert, il allait à vélo coller les affiches le lundi. Le jeudi, il quittait l’atelier avant l’heure pour vérifier et préparer les bandes cinématographiques.

Les vedettes d’alors s’appelaient Fernandel, Bourvil, Mylène Demangeot. Les films comiques tel Don Camillo connurent le succès auprès du public couronnais. 

 

Dans les années 60, l’apparition de la télévision et l’installation de salles plus modernes amenèrent de la concurrence. Dans le même temps, la raffinerie édifia la gare routière à proximité et le centre de la ville se déporta vers les immeubles et les commerces du quartier de la Vallée nouvellement construits.

L’établissement ferma ses portes le 31 décembre 1965 après une représentation de «Dr Jerry et Mister Love».

Dans une lettre de remerciement adressée à son créateur, le Maire Jean Leforestier, indiqua que l’Excelsior fut à l’époque «le seul centre de distraction de la commune».