Commémoration de la Victoire

Devoir de mémoire et hommage à la résistance française

Elus municipaux, élus départementaux, anciens combattants ACPG-CATM et FNACA, jeunes élus du Conseil Municipal des Enfants et Petit-Couronnais étaient rassemblés le lundi 8 mai au cimetière pour commémorer la Victoire des alliés de la Seconde Guerre Mondiale sur l’Allemagne nazie avec, un hommage appuyé aux héros de la résistance, dont le résistant couronnais Maurice Cadot, en présence de sa fille Pierrette Riou.

A cette occasion, ils ont observé une minute de silence et déposé quatre gerbes devant le Monument aux Morts, à la mémoire de tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour notre liberté. Au cours de la cérémonie, Serge Guerard, président des ACPG-CATM à travers le message de l’UFAC appelle à la vigilance « Nous célébrons le 78e anniversaire de la Capitulation de l’Allemagne nazie. La France se tenait aux côtés des Alliés. Aujourd’hui et depuis février 2022, la guerre enflamme les portes de l’Europe, avec son cortège de morts et de réfugiés dans la détresse. Soyons très vigilants et poursuivons notre combat en faveur de la solidarité et de la Paix !  L’élu municipal Hervé Goujon a poursuivi en rappelant à travers le message officiel du ministre des Armées Sébastien Lecornu « Souvenons-nous du sang versé il fut le prix de notre liberté. Mourir pour que d’autres puissent vivre libres. C’était le prix exorbitant dont plus de 10 millions de soldats alliés se sont acquittés. Un prix qui hier comme aujourd’hui, augmente à chaque renoncement, à chaque fois que nous oublions le passé ». Le cortège s’est ensuite rendu à la salle Louise Michel pour clôturer la cérémonie. La Médaille Fédérale a été remise à Monsieur Pierre Menil par Serge Guérard et la Plaquette fédérale sera remise à Hubert Guibert à son domicile par Serge Guérard.

Un hommage appuyé a été rendu ensuite à un héros de la Résistance Maurice Cadot, en présence de sa fille Pierrette Riou, très émue. Le maire Joël Bigot a conclu la cérémonie en rappelant que « le 8 mai n’a pas toujours été déclaré férié. En 1968, il redevient un jour de commémoration, travaillé. Ce n’est qu’en 1981 que le 8 mai redevient un jour férié en mémoire de la Seconde Guerre Mondiale. Il en a profité pour rendre hommage à son père comme à tous ceux qui ont vu leur jeunesse gâchée : « En 1975, lorsque Je me suis retrouvé à effectuer mon service militaire à Berlin, j’ai mieux compris certains aspects de la Seconde Guerre Mondiale. Mon père engagé volontaire à 19 ans dans l’armée française pour combattre l’envahisseur, évoquait parfois cette triste période ».

Hommage chargé d’émotion à Maurice Cadot 

La résistance française occupe une place privilégiée dans la mémoire collective.

Mais qui était Maurice Cadot pendant la Seconde Guerre Mondiale ? (Témoignages de Pierrette Riou et recherches de Jean-Pierre Caloch)

Maurice Cadot habitait la Cité Jupiter à Petit-Couronne. Il travaillait comme chauffeur de car à la raffinerie Jupiter et était entraîneur à l’AAC Rugby. Grand sportif, Il a d’ailleurs fait partie de l’élite régionale et Il était aussi père de deux enfants : Pierrette et Bernard.

Début 1943, le détachement de résistance Valmy est créé à Petit-Couronne. Maurice Cadot, âgé alors de 31 ans est nommé chef de groupe et encadre 9 puis 21 hommes. Le groupe de résistants participe à plusieurs sabotages dont la destruction d’une centrale électrique à Grand-Couronne, trois déraillements de train sur la ligne Rouen Elbeuf et le sabotage d’un remorqueur basé à Val-de la Haye.  Maurice Cadot est arrêté à son domicile par les Allemands à la suite d’une dénonciation en décembre 1943. Pierrette avait 7 ans ½. Pendant 5 mois, il est incarcéré à la prison Bonne Nouvelle à Rouen où il sera torturé par la Gestapoà plusieurs reprises. Il restera muet sous la torture et ne donna aucun renseignement sur ses camarades.

Il sera ensuite déporté au camp d’Auschwitz le 27 avril 1944 avec d’autres camarades arrêtés le même jour dont Gustave Boillais et Jean Legris. Il sera ensuite transféré à Flossenbürg où il travaillera pour les Allemands dans une usine souterraine de moteurs d’avion.  Il décèdera le 21 novembre 1944 sans aucune indication sur les circonstances de sa mort. Son corps reposera avec ses camarades à Flossenbürg où une plaque commémorative portera son nom.

A titre posthume, il recevra la Médaille de la Résistance, la Légion d’Honneur et la Croix de guerre.

Enfin, sur décision du Conseil Municipal présidé par le maire Jean Leforestier le 9 mai 1958 est inaugurée la rue Maurice Cadot à Petit-Couronne. La rue Fumière porte désormais le nom de Maurice Cadot. Nous avons donc « Notre Jean Moulin Local »

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