La forêt de La Londe-Rouvray

La forêt de La Londe-Rouvray s’étend sur 8 communes : Saint-Etienne-du-Rouvray, Oissel, Petit-Couronne, Moulineaux, Grand-Couronne, La Londe, Orival, et Elbeuf.

Un patrimoine historique

Elle possède une très longue histoire derrière elle. Des traces d’occupation remonteraient à la Préhistoire, plus précisément à l’âge du Fer. On y trouve la présence de voies antiques et de lieux de cultes ou encore d’exploitations agricoles. Sur le territoire couronnais, l’emblème de la forêt est la Pierre d’Etat, qui ressemble à un menhir et dont l’histoire reste empreinte de mystères.

Au Moyen-Âge, le massif du Rouvray fait partie du Domaine royal, et fait l’objet d’importants défrichements, puis d’une exploitation intensive sous l’Ancien Régime. Aux 19e et 20e siècles, la forêt recule sous la pression urbaine. Afin de la préserver, elle a été classée en 1993 « Forêt de protection ».

Une biodiversité remarquable

La forêt de La Londe-Rouvray est peuplée de plusieurs espèces d’arbres : hêtres, chênes, pins sylvestres et maritimes, châtaigniers, etc. Elle abrite également de nombreuses espèces végétales jusqu’à 80 par m², sans compter les mousses et les champignons ! Un grand nombre de mares ont été recensées, permettant le développement d’un écosystème aquatique avec des plantes et animaux spécifiques, notamment le triton crêté, espèce de triton la plus menacée en Normandie. Ces points d’eau sont appréciés de grands animaux comme les chevreuils et les sangliers. A cela s’ajoutent près de 80 espèces d’oiseaux, et des chauves-souris qui hibernent dans les grottes.

Une gestion du bois raisonnée

La forêt de La Londe-Rouvray a été fortement endommagée par les guerres et des incendies. Son reboisement, d’une ampleur unique en France, a permis de reconstruire une forêt stable et durable. Aujourd’hui, la filière bois mène une gestion raisonnée de ce matériau naturel et renouvelable. La récolte des arbres mûrs apporte de la lumière et de l’espace pour les jeunes arbres. La diversité des essences présentes dans notre forêt permet de multiples utilisations : construction, menuiserie, ameublement, papier, carton, mais aussi source d’énergie.

 

Une « Forêt d’Exception »

En 2017, l’Office National des Forêts (ONF) a attribué le label « Forêt d’Exception » aux trois forêts de la métropole rouennaise, à savoir la forêt Verte, la forêt de Roumare et la forêt de la Londe-Rouvray, faisant de ce site le 4e à recevoir cette distinction au niveau national. Le label « Forêt d’Exception » distingue les sites forestiers dotés d’un patrimoine riche, et dont la conservation et la valorisation sont des valeurs portées par un ensemble de partenaires (collectivités, élus, associations, etc.). La forêt occupe près d’un tiers de la superficie de la Métropole Rouen Normandie, soit plus de 25 000 hectares. Les forêts de la métropole rouennaise ont été sélectionnées pour leur richesse historique, culturelle et environnementale. En savoir plus : www.onf.fr/enforet/la-londe-rouvray

Il était une fois la Pierre d’Etat

Située dans la forêt du Rouvray, la Pierre d’Etat est une figure emblématique du patrimoine couronnais. Facilement visible et accessible, elle se situe à une centaine de mètres de l’entrée de forêt située rue de la Pierre d’Etat, au niveau de la sortie de ville en direction de l’A13.

Cette pierre imposante est entourée de mystères. Elle serait âgée d’au moins 4000 à 5000 ans, et daterait de l’époque gauloise. Son origine n’a jamais pu être déterminée avec certitude. Pour certains, il s’agirait d’un menhir venant de Carnac en Bretagne. Pour d’autres, elle serait un vestige d’une ancienne carrière, car on peut apercevoir d’autres pierres de moindre importance à proximité de la Pierre d’Etat, dont une située juste à l’entrée de la forêt le long de la route (qui est souvent prise par erreur pour le Menhir de la Pierre d’Etat). Cela pourrait vouloir indiquer la présence d’un ancien site mégalithique, et traduire l’existence d’une certaine organisation sociale dans laquelle ces pierres servaient à délimiter des propriétés. Enfin, une légende voudrait que cette pierre soit en fait un géant pétrifié, et qu’elle aurait le pouvoir de combattre la stérilité et d’aider les jeunes femmes à trouver un époux…

Au-delà de toutes ces hypothèses, certains faits sont incontestables. La Pierre d’Etat apparaît officiellement dans des documents d’archives pour la première fois en 1838, et elle est classée « Monument Naturel à caractère historique » en 1931. Elle avoisine les 13 tonnes, mesure 2,20 m de hauteur et 2,50 m de largeur.
A l’origine, la Pierre d’Etat avait une « sœur jumelle » située à côté d’elle. Celle-ci a été déplacée en 1838, pour servir de stèle funéraire pour la tombe de Hyancinthe Langlois, un artiste archéologue-antiquaire, au cimetière monumental de Rouen. Ce déplacement avait provoqué à l’époque la protestation des Petit-Couronnais… et cela a failli se reproduire pour l’actuelle Pierre d’Etat ! Elle devait en effet entrer dans la composition des rochers artificiels du square Solférino de Rouen, mais la vigilance de l’administration des Eaux et Forêts a permis d’éviter ce déplacement. Elle reste donc le plus beau symbole et la fierté de la forêt couronnaise !